La collégiale Saint-Hadelin de Celles

La collégiale Saint-Hadelin de Celles - ou Celles-les-Dinant - se situe dans la province de Namur. Elle fut élevée sans doute vers 1030-1040 et sa fondation est liée à Saint Hadelin (617-690), disciple de Remacle (600-669), qui aurait construit un oratoire dans cette région, et qui y mourut. Son culte est certainement à l’origine de l’érection d’une première église préromane, mise en évidence par Varie en 1955. Ce dernier y découvrit un dispositif entourant le sarcophage reliquaire au fond de la nef.

Seule la tour fut rebâtie vers 1590-1591. A la suite de deux campagnes de restauration en 1857-1858 et 1869-1871, le cloisonnement du choeur a disparu, l’intérieur recouvert d’un badigeon, une porte percée dans la façade nord et le gros œuvre consolidé sans altérer l’allure générale de l’ensemble. A l’extérieur, on remarque trois groupes distincts : le clocher-porche flanqué de deux tourelles, le transept bas et le chevet.

Saint-Hadelin de Celles est construite sur un plan basilical simple. A l’ouest s’élève une tour carrée massive - ou massif-tour - flanquée de deux tourelles semi-circulaires dans lesquelles des escaliers donnent accès aux parties hautes. Cette tour comporte en sous-sol une crypte voûtée d’arêtes et éclairée au ras du plafond. Les reliques de Saint Hadelin y étaient conservées, comme le prouve la présence d’un autel orienté surmonté de niches à reliques. Ce clocher peut donc être considéré comme un sanctuaire secondaire.

La nef, longue d’une vingtaine de mètres, est divisée en cinq travées séparées par des piliers. Elle est deux fois plus élevée que les bas-côtés, et est couverte en charpente. Ses murs sont rythmés par un décor de lésènes à imposte.

Le transept est un transept bas aux croisillons greffés dans le prolongement de la nef. Ce type de transept permet l’ouverture de fenêtres dans les murs gouttereaux de la nef. La fausse croisée, de la même hauteur que la nef, est définie par un arc diaphragme et un arc triomphal.

Le chevet (ou choeur) comprend une abside principale semi-circulaire flanquée de deux absidioles, et précédée d’une travée. C’est un procédé ottonien des Nebenchore ou « choeurs collatéraux ». Les travées du choeur sont voûtées en plein cintre et les absides en cul-de-four. Le choeur et l’avant-choeur, surélevés, sont construits sur la crypte orientale plus profonde que l’occidentale et composée de trois nefs voûtées d’arêtes. Sa particularité est de comporter des entrées latérales situées dans le transept.

Le décor architectural extérieur de la collégiale est très réduit. On note des arcades en faible saillie encadrant les fenêtres ; les murs de la nef et des bas-côtés sont rythmés par un décor de lésènes à imposte. L’aspect massif de la tour contraste avec la légèreté des volumes de l’édifice.

Le décor intérieur de Celles est simple : on remarque juste des tailloirs couronnant les piliers et marquant le départ des grandes arcades. De plus, la maçonnerie est recouverte d’un enduit uniforme interrompu par les impostes.

La collégiale de Celles-les-Dinant s’apparente à l’église Notre-Dame d’Hastières. En effet, ces deux églises sœurs sont des monuments types de l’architecture mosane de la première moitié du XIe siècle. Leurs plans sont sensiblement identiques : cinq travées couvertes en charpente et le choeur terminé par une abside semi-circulaire.

Texte et photos : MG - 14 août 2019.

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