"NAZ" ou l'Histoire qui commence par la lettre H comme Hitler

Le crâne rasé, à demi nu, le corps en tension, Naz s'expose et s'exprime seul, avec énergie, se faisant violence, dans un décor contrasté de fauteuils noirs et de linges blancs suspendus. Il clame haut et fort sa vision manichéenne, extrémiste d'une société qui a détruit les repères essentiels à la construction identaire des jeunes. L'horizon, pour ce nazillon nordiste, est aussi plat que la région qui l'a vu naître tel un trait que l'on trace et qui fait table rase sur l'inefficacité et l'impuissance des enseignements galvaudés par les parents et les profs de l'école républicaine. Lui qui aime les « choses carrées qui tournent rond », lui qui se passionne pour la mécanique, le football, la musique techno, la bagarre, interroge son rapport au monde, à l'Histoire, à la politique, à la conjoncture économique ne recevant en réponses que l'absurdité, l'incompréhension et le désarroi...

L'on éprouverait bientôt de l'empathie pour ce skinhead, ce gabber dont la prestance fascine et les propos conduisent à la confusion entre passé et présent et soulèvent de vraies problématiques sociétales si le spectacle n'était pas suivi d'un débat modéré par Christophe Moyer le metteur en scène de ce monologue écrit par Ricardo Montserrat et récité par Henri Botte. Destiné plus particulièrement aux lycéens, les échanges se révèlent un excellent outil de prévention pour parler et réfléchir sur le racisme et l'idéologie néo-nazie dans une société où prédomine la censure.

Texte et photos : MG - 02 février 2013.

Naz - Spectacle et débat de la Cie Sens Ascensionnels, du 01 février et des 12, 13, 14 mars 2013 au Centre d'animation culturelle L'escapade, 263 rue de l'Abbaye, 62110 Hénin-Beaumont.

Exploitation pédagogique :

• Spectacle et débat en lien avec les trois objets d'étude du programme de français Terminale bac pro : "Au XXe siècle, l'homme et son rapport au monde à travers la littérature et les autres arts, " Identité et diversité" et "La parole en spectacle".